Sous la pluie

L’architecture vernaculaire représente une part importante de notre héritage de la production architecturale depuis des siècles et des siècles. Sa défi nition n’est pas fi xée mais elle correspond à une architecture ultra-régionale souvent construite par des femmes et hommes non sachant(e)s dans le domaine de l’architecture. Ces constructions sont donc basées sur un principe d’empirisme et son profondément liées au territoire sur lequel elles se trouvent, aux matériaux qu’elles utilisent ainsi qu’aux terroirs et cultures desquels elles découlent.
Comme ligne directrice de notre projet nous avons souhaité mettre en avant la simplicité, la sobriété et l’effi  cacité que l’on peut observer dans l’architecture vernaculaire. Pour nous, cela passait d’abord par le fait de montrer les éléments structurels en les soulignant au travers de la charpente, mais également par la mise en œuvre d’assemblages bois traditionnels et vernaculaires.

Par ailleurs, ce qui nous a immédiatement marqué sur le site numéro 2, ce sont les jeux de lumière et les diff érentes ambiances que l’on ressent. Il nous a alors paru essentiel de mettre en avant tout le potentiel de ce lieu et de permettre aux utilisateurs de vivre une expérience au travers d’ambiances particulières. Tout au long de la journée, cette cabane accueille une pluie de lumière mouvante selon la course du soleil. Ainsi, le projet vient créer des jeux de lumière à l’intérieur et à l’extérieur du projet.  Ces derniers permettent de cadrer des fragments de paysage proche ou lointain et proposent une autre approche du territoire. Il s’agit d’un regard nouveau sur ce qui nous entoure, davantage centré sur les petites choses, les détails tout en stimulant les cinq sens. L’ouverture zénithal oriente une vue dégagée vers la cime des arbres permettant de porter un autre regard sur la forêt. Le toucher et l’odorat sont sollicités par l’utilisation unique de bois, matériau chaud, avec une texture qui lui est propre. En s’installant au cœur de la cabane, l’usager peut, de part le bardage, entendre sans voir précisément. L’ouïe propose alors encore une autre approche du site : une approche par les sons de la forêt, des animaux sauvages, de l’eau en contrebas, des autres usagers, etc…

Les passants sont invités à la pause dans cette cabane qui s’implante sur un chemin secondaire préexistant à la lisière de la forêt. Une large assise centrale invite à la pause afi n de prendre le temps de vivre l’expérience proposée ou simplement de fl âner. Son aspect massif contraste avec la légèreté et la transparence du projet. Il permet aux usagers de s’installer de diverses façons, de s’y poser ou se reposer le temps de quelques instants voire quelques heures. Le banc glisse alors à l’extérieur de la cabane, annonçant le projet aux usagers qui cheminent le long du cours d’eau les incitant à venir le découvrir.

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