Bourg Saint Maurice – Les Arcs toujours plus Dynamique – Participative – Engagée – Inspirante 

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OMAGATOKI


Estelle LABOUCHERE - Jules FRANCOIS

ENSA Montpellier

Ōmagatoki, crépuscule en japonais, offre une expérience totalement différente quand le soleil se couche en soir d’été derrière les sommets alpins. Quand la nuit approche, le jeu d’ombres se dessine sur la façade arrière du projet, offrant une expérience sensiblement différente au reste de la journée. Dès lors, c’est une ambiance toute autre qui s’instaure au sein du projet, où l’usager est plongé dans un espace hors du temps, où la spiritualité spatiale propre à l’architecture japonaise devient palpable. En ce sens, Ōmagatoki fait écho aux inspirations de Charlotte Perriand dont le travail marque la vallée, elle-même influencée par l’art d’expérimenter les espaces au Japon. Le jeu de proportion entre la fenêtre et les jeux d’ombres et de lumières évoque avec connivence le thème de la compartimentation, si chère aux yeux de cette architecte.

Consciencieux et sensibles aux enjeux liés aux filières forestières, notre geste architectural se veut minime. Ainsi, l’assemblage des pièces de bois vise à une frugalité et une simplicité constructive : les chutes seront ré-employées pour la confection de l’unique assise posée face au percement, affirmant notre concept.

Ōmagatoki est pensé comme un espace intime, privilégié comme une parenthèse temporelle, à proximité immédiate du sentier de balade jouxtant la rivière. Au coeur des arbres, à la lisière de la forêt, émerge cette cabane, réinterprétant les codes architecturaux des mazots présent dans la vallée. C’est en suivant cette volonté qu’elle s’implante au bord du chemin, sans prétention, en suscitant humblement la curiosité des promeneurs. Sa façade arrière est aveugle à l’exception de sa partie basse, qui reprend les jeux d’ombres et de lumières, pour générer une sensation de suspension. Cette transparence des façades est liée à l’entre deux entre lisière, rivière et massifs montagneux. Véritable frontière, cette dualité entre vues proches et lointaines, contribue à offrir une expérience nouvelle du grand paysage.

L’épaisseur de la façade principale rend l’intérieur de la cabane invisible quand on se promène sur le sentier. Revisitant les assemblages bois vernaculaires, le projet instaure sur sa façade principale un filtre, coupant le promeneur de son environnement. Le travail des proportions de ces espaces ajourés permet de découvrir graduellement l’ambiance environnante en pénétrant le projet. A l’intérieur, les espaces ajourés avec finesse laissent pénétrer l’ambiance et les vues de la forêt. Protecteur et rassurant, cet espace tamisé jouant avec ambivalence entre le dehors et le dedans, s’ouvre sur le reste du paysage par une une seule fenêtre. Cet unique percement traduit un geste architectural fort : celui de guider la vue, et d’offrir en perspective les sommets alpins du grand et petit Châtelet au loin dans la vallée. Le promeneur est ainsi invité à entrer dans cet espace baigné d’ombre et de lumière, où son regard fuira à travers ce vide, où se révèlent avec évidence et majesté les sommets des Alpes. 


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