L'étoile du berger

« Au cœur de Bourg Saint Maurice, sur l’ancienne Place d’Arme, se construit désormais une galerie. Pas celles d’autrefois non, mais une galerie revisitée. Ici, ce n’est plus le foin qui est stocké mais les traces des passages des randonneurs, des visiteurs d’un jour, des habitués et des habitants. Cette galerie, cette agora, ou ce kiosque - chacun choisira sa propre appellation - sera un lieu d’échange, de rencontre, de mémoire, de rêve et de projections, rendu possible par le paysage qui l’entoure.

 Le paysage, voilà l’objet de cette structure. Si elle évoque, par son architecture modulaire, panoramique et conviviale l’esprit de la montagne et celui des grandes stations de ski, elle donne surtout à voir ce qui l’entoure : le visible et l’invisible.

Composée de façon circulaire, la galerie se compose de 8 modules à la structure identique. Assemblés les uns avec les autres, ils forment un même ensemble, indissociables, complémentaires. Seuls les revêtements, bardages et assises diffèrent, afin de multiplier les usages et s’adapter à toutes et tous.
Dans l’esprit d’une architecture raisonnée et consciente de son impact visuel, la structure de ces modules est simplifiée au maximum. Cela permet de générer davantage d’espace pour les usagers, tout en répondant efficacement aux contraintes climatiques et spatiales. En effet, les modules, plus ou moins ajourés en toiture et en bardage, offrent un confort en toute saison.

Chacun des modules proposés, au-delà de sa fonction structurelle, évoque une image narrative allouée à la montagne.

Le premier module, que l’on nomme Bienvenue, invite simplement à entrer et s’approprier cet espace. Dénué, il donne à voir la structure primaire, l’essence même de la galerie. Pas d’artifice. Appropriable. Pour vous. A tout.e un chacun.e. De chaque côté de celui-ci, des espaces conviviaux de repos, de pique-niques, d’observations, de rencontres prennent forme. Les assises regardent à la fois le centre de la structure et son extérieur, laissant l’usager choisir son orientation et son degré d’intimité. Les plateformes qui composent la galerie forme un espace d’échange central qui deviendra au gré du temps un lieu de regroupement, de représentation ou encore de médiation. Grâce à  la perméabilité de la structure, on imagine qu’un large public pourra assister à de potentiels évènements.

En façade, deux ouvertures étroites et triangulaire rappellent celles de la tente de bivouac. Depuis cette fente, à l’aube, lorsque les vastes paysages se développent à l’infini sous nos yeux, l’émerveillement ne peut qu’envelopper le corps, il en sera de même en traversant ce passage.
Depuis les Observatoires de la galerie, une autre projection est offerte. Cadré, le paysage peut être scruté et admiré. Comme une carte postale grandeur nature, les montagnes se dressent à travers cette fenêtre. Il faut la franchir, la dépasser, aller vers l’extérieur. Enfin, le refuge, quant à lui, protège et sécurise. Fermé, mais pas pour autant obstrué, le bardage en façade propose une alternative au paysage. Il devient un support de mémoire rendant possible l’accrochage de photographies anciennes et historiques. Montagnes, vieilles cartes postales de Bourg Saint-Maurice, rétrospectives de l’ancienne Place d’armes, mais pourquoi pas aussi des expositions d’artistes locaux... Nous imaginons une galerie qui s’arpente et se rêve, entre patrimoine historique, culturel et environnemental, faisant la jonction entre passé, présent et futur. » 

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