Bourg Saint Maurice – Les Arcs toujours plus Dynamique – Participative – Engagée – Inspirante
Sous le manteau, l'alpage
Maya MAZOZ - Clément MOLINIER - Lucas VIRISSEL
ENSA Grenoble
À la frontière des deux mille mètres d’altitude, le fort de la Platte vit tranquillement sa retraite. Point de départ pour les randonneurs les plus valeureux, point d’arrivée pour les plus tranquilles, il voit passer toute la faune des montagnes saison après saison. La cabane se propose d’accompagner le fort dans l’observation des paysages savoyards.
Tel un signal, un point de repère dans le paysage émergent de la ligne de crête depuis le bas de la vallée, elle guide les promeneurs.
Implantée au bord du chemin et perchée sur ses grandes pattes, elle laisse percer le paysage au travers du bardage. Elle présente un volume simple, surmonté d’un toit à deux pans. Rappelant le vocabulaire des
séchoirs, elle se compose de deux types d’éléments.
- La structure porteuse, pensée par des assemblages simples (moisages, embrèvements) et un dessin de la structure inspirée de la charpente traditionnelle des versants du soleil et que l’on peut par exemple retrouver au village en aval des Échines.
- Les éléments de protection (bardage, couverture, encadrements) qui viennent qualifier et protéger l’espace. Ces derniers s’arrêtent au niveau du couronnement structurel haut, laissant passer librement le vent en partie supérieure.
Contrastant avec le caractère massif du fort, elle s’apprécie par sa hauteur et son élancement. À l’intérieur, elle nous offre un peu d’ombre pour se poser, contempler la vue des massifs alentour. A l’image d’une halle, elle offre une curiosité dans le paysage où l’on pourra s’arrêter un moment pour un pique-nique, ou simplement la traverser de part en part.
Mais à l’arrivée du froid, les randonneurs ne seront pas les seuls à se couvrir pour l’hiver. À cette saison, la cabane remontera ses bottes. Petit à petit, au fil des chutes de neige, la cabane va se mettre à se raccourcir. Passant de la halle au mazot, la neige décidera de la hauteur du nouveau plancher. Ainsi, en période de grande chute, la cabane proposera un nouvel espace, plus intime, et fermé. Les grandes ouvertures d’été se transforment en petites fenêtres, ouvrant des vues plus fines sur le paysage. Le bardage, plus serré en partie haute, protègera du vent ses visiteurs et deviendra support le temps de poser ses skis ou de faire sécher ses peaux.
Puis, quand les beaux jours reviendront, la cabane sortira de son habit d’hiver. Comme les fleurs de l’aulp, elle grandira à nouveau à la lueur du soleil. Les randonneurs changeront les peaux de phoques pour
les chaussures, et re-découvriront la cabane sans son manteau laissant de nouveau apparaître l’alpage.
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