Bourg Saint Maurice – Les Arcs toujours plus Dynamique – Participative – Engagée – Inspirante
L'Entrait-Vue
Hector BEINAERT - Enzo SANSAC
ENSA Lille
Positionner sur cette crête de montagne, ouverte, aride, majestueuse, le projet proposé vient s’implanter dans ce décor en jouant avec son environnement. Par sa géométrie simple il vient affirmer sa présence dans un paysage qui se suffit à lui-même et sans chercher à s’imposer propose plutôt une mise en scène de ce dernier.
Inspirée de la morphologie du chalet d’alpage de la Tarentaise, tantôt construit comme massif et monolithique tantôt oublié derrière sa couverture allongée, protectrice. Le chalet fait office de refuge dans ces hauts plateaux soumis aux intempéries.
Implanté en départ d’une randonnée exposée aux éléments, ce projet propose de réinterpréter la toiture du chalet d’alpage et d’offrir aux passant un couvert.
Cette toiture aux pans plus aiguës vient se détacher du sol permettant d’offrir une assise confortable à l’usager et de conserver un passage central dans la structure. Ce geste vient également alléger cet objet imposant qui maintenant flotte à quelques centimètres au-dessus du sol dans l’étendue du paysage montagneux.
Pourquoi chercher un usage là où il n’est pas nécessaire ? Cette forme simple de toiture propose dans un premier temps aux randonneurs une petite structure permettant de s’abriter avant ou après leur randonnée afin de déjeuner, parler, se reposer. Mais par sa forme et son orientation elle vient rendre compte de ce qui se présente à nos yeux. En effet, la majestuosité du paysage à parfois tendance à nous avaler dans son infini et à nous noyer dans sa contemplation. En restreignant le champ de vision, en le concentrant sur un horizon, nous proposons de «pauser» le regard et de le concentrer sur un point de vue précis introduisant tout un imaginaire.
La solution technique proposé vient s’accorder et compléter la mise en scène. Principalement composée d’éléments moisés de 5cm par 5cm la structure de l’ouvrage vient s’imposer en légèreté par les failles que créent le moisage. Cinq fermes avec un entraxe de 41cm composent le projet. Chacune d’elle est composée d’un arbalétrier moisé accueillant les lisses supportant le bardage, d’une jambe de force verticale directement reliée au sol, d’un blochet faisant office d’assise et d’un aisselier le supportant mais pouvant également accueillir un lestage. L’utilisation de ces sections permet également de faciliter la manipulation lors de la mise en oeuvre. Le bardage en volige vient s’ouvrir progressivement de la base où il laisse entrevoir le paysage entre ses clairevoies jusqu’au faîtage où il accueil généreusement le ciel.
Entre technique et imaginaire le projet vient s’affirmer comme une figure dans ce paysage lyrique. Sans s’imposer, il vient par sa présence mettre en scène le tableau se dessinant sous les yeux du randonneur.
Découvrez le carnet de conception du projet